Censure débridée des journaux en Tunisie

Publié le par kurt cobain

L’Observatoire pour la liberté de presse, de l’édition et de la création en Tunisie
 
Tunis, le 22 janvier 2006
 
Censure débridée des journaux en Tunisie

Deux hebdomadaires et un mensuels viennent d’être saisis par le ministère de l’Intérieur.

En effet, le 20 janvier, la police a procédé au ramassage dans les kiosques du numéro 343 de l’hebdomadaire Al Maoukif, organe du Parti démocratique populaire (opposant) ; ainsi que du numéro  799 de l’hebdomadaire Akhbar Al Joumhiurya, privé. La même mesure a ciblé le 4 janvier courant le numéro de janvier 2006 de la revue mensuelle Al Hayet Athaqafia, éditée par le ministère de la Culture.

Aucune raison officielle n’a été notifiée par le ministère de l’Intérieur à la direction des journaux concernés pour ces saisies.

Selon des sources proches de ces journaux, les raisons ayant motivé ces saisies relèvent toutes de la censure qui continue de bâillonner la presse tunisienne.

Concernant le journal Al Maoukif, une réponse à une campagne de diffamation ciblant le chef du PDP, orchestrée par les journaux aux ordres (Achourouq …) et publiée dans son dernier numéro serait à l’origine de sa saisie.

Pour Akhbar Al Joumhourya, l’article incriminé semblerait celui qui avait évoqué un litige qui oppose le ministère des transports à une société d’automobiles possédée par des proches de la famille du président.

Quant à la revue Al Hayet Athaqafia, c’est l’éditorial du mensuel, quelque peu critique à l’égard de la politique culturelle, qui semble avoir motivé la saisie.

Rappelons que le 9 janvier courant, un amendement au code de la presse abrogeant la formalité de « dépôt légal » pour les périodiques tunisiens, a été adopté par l’Assemblée nationale. Mais elle ne concerne pas les périodiques étrangers qui continuent à subir la censure et à être saisis à chaque édition critique envers la politique officielle.
 
L’Observatoire de la liberté de presse, de l’édition et de la création
 
 * S’élève vigoureusement contre cette saisie arbitraire des journaux sus cités et appelle à la levée de toute tutelle du ministre de l’Intérieur sur la presse.
 * Constate que cette mesure de l’abrogation du dépôt légal, avancée comme mettant fin à la censure préalable exercée de fait par le ministère de l’Intérieur, semble n’avoir eu aucun effet sur ce ministère qui continue à exercer ses prérogatives discrétionnaires en matière de contrôle de la presse en Tunisie par d’autres voies.
 * Demande à cet effet l’abrogation  de l’article 73 du Code de la presse qui autorise le  ministre de l’Intérieur à saisir tout périodique susceptible de « troubler l’ordre public » et de transférer cette compétence à la Justice.
 * Appelle les autorités publiques à lever toute forme de censure sur la liberté de la presse.
 
 
Pour l’OLPEC
Le président
Mohamed Talbi
tunisie source www.tunisnews.net

Publié dans tunisie

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