La famille de Ben Ali en eaux troubles

Publié le par kurt cobain

La famille de Ben Ali en eaux troubles
Le yacht volé d'un banquier français retrouvé en Tunisie, aux mains du neveu du Président.

par J.G
QUOTIDIEN : jeudi 08 juin 2006

Zine Ben Ali a décidément bien des soucis avec sa famille et celle de sa femme, Leïla Trabelsi. Le dernier en date a été révélé, hier, par le Canard Enchaîné. Début mai, Princess, un yacht de 18 mètres de plus d'un million d'euros, appartenant à Bruno Roger, le PDG de la banque Lazard Frères, disparaît en pleine nuit du port de Bonifacio en Corse. «Après une halte en Sardaigne, il ne tarde pas à réapparaître en Tunisie, à Sidi Bou Saïd», raconte l'hebdomadaire satirique. La compagnie d'assurances de Bruno Roger, qui dépêche un enquêteur en Tunisie, va y découvrir le yacht repeint et son nouveau propriétaire : Imad Trabelsi, le neveu, à la médiocre réputation, de Leïla, la femme du président. Mis au courant, Interpol débarque à Sidi Bou Saïd et le yacht est saisi le 26 mai. Mardi soir, il y était toujours sous scellés. Citée par le Canard, l'ambassade de Ben Ali à Paris «confirme que le bateau est bien entré en infraction en Tunisie», mais «dément toute implication de la famille présidentielle».

Discrétion. Ce n'est pas l'avis des policiers français chargés de l'enquête, ni même des autorités françaises. Mais, bonnes relations avec Tunis obligent, les négociations pour éviter de mettre en cause la famille élargie du chef de l'Etat vont bon train. En la matière, la proximité entre Bruno Roger et le président français pourrait s'avérer très utile. Roger, rappelle l'hebdomadaire, est« un généreux mécène du musée Branly, le bébé de Chirac, où l'épouse de Bruno Roger occupe un poste clé». De là à penser que le patron de la banque Lazard saura se montrer discret sur la mésaventure du Princess, il n'y a qu'un pas. A moins qu'Imad Trabelsi ne se soit déjà trop attaché à ce luxueux joujou. Des tractations seraient en effet en cours pour racheter le fameux yacht, quitte, murmure-t-on à Tunis, à ouvrir les portes de la Tunisie à la banque Lazard. Quatorze ans après la Couscous Connection ­ où Moncef, le frère de Ben Ali, fut condamné par contumace à Paris à douze ans de prison pour «trafic de drogue» ­, la famille du président tunisien semble ne rien se refuser.

Transfert. La résidence de l'ambassade de Tunisie, qui se trouvait dans le même immeuble que l'ambassade rue Barbet-de-Jouy, dans le VII arrondissement à Paris, a ainsi été transférée dans le XVIe. L'ambassadeur a dû faire place nette pour les multiples séjours des familles du Président et de son épouse dans la capitale française.
source : http://www.liberation.fr

Publié dans tunisie

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