La Tunisie dénonce une "attitude inamicale" de la Suisse

Publié le 9 décembre 2005 par kurt cobain

AFP 09.12.05 | 14h30

La Tunisie a dénoncé vendredi "une attitude inamicale" de la Suisse après la réception, la veille à Berne, de plusieurs opposants tunisiens au ministère suisse des Affaires étrangères."Les autorités tunisiennes expriment leur stupéfaction et leurs vifs regrets à la suite de l'initiative de la ministre suisse des Affaires étrangères de recevoir hier (jeudi) des prétendus opposants tunisiens", a-t-on indiqué de source autorisée au ministère tunisien des Affaires étrangères.La ministre, Micheline Calmy-Rey, s'était entretenue durant une vingtaine de minutes avec deux avocats tunisiens, Abderraouf Ayadi et Samir Dilou, qui avaient fait avec six autres opposants une grève de la faim d'un mois en octobre-novembre derniers pour dénoncer des atteintes aux libertés publiques.Mme Calmy-Rey "fait montre d'une attitude inamicale révélant une ignorance des réalités politiques tunisiennes", a-t-on ajouté à Tunis.Cette "initiative" constitue "un geste inopportun et inadmissible au moment où la Tunisie oeuvre à préserver la qualité des relations entre les deux pays", a-t-on indiqué de même source.Les personnes reçues à Berne, a-t-on ajouté, sont "notoirement connues par leur engagement extrémiste intégriste, pratiquant de façon avérée le double langage et la duplicité, prônant la violence et le terrorisme mais affichant avec les occidentaux et les médias des idées soi-disant libérales".Le ministère des Affaires étrangères affirme en outre qu'elles n'appartiennent "à aucune structure légale (...) ne bénéficiant d'aucune représentativité en Tunisie".Me Ayadi avait déclaré jeudi s'être entretenu du "mouvement de grève de la faim et des revendications" formulées par les grévistes.La porte-parole du ministère suisse, Carine Carey, avait indiqué que Mme Calmy-Rey avait "très attentivement" écouté la description de la situation des droits de l'homme en Tunisie et indiqué que "la Suisse continuerait à suivre la situation dans ce domaine".Deux autres ex-grévistes de la faim, un journaliste, Lotfi Hajji, et un autre avocat, Ayachi Hammami, devaient aussi se rendre en Suisse.Leur visite en Suisse est la première à l'étranger depuis la fin de leur grève de la faim, le 18 novembre, au dernier jour du Sommet mondial sur la société de l'information (SMSI) à Tunis. Ils doivent aussi aller en France la semaine prochaine et au Parlement européen.Présent au SMSI, le président suisse, Samuel Schmid, avait appelé la Tunisie à respecter la liberté d'expression, dans un discours à l'ouverture du sommet dont la retransmission en direct à la télévision tunisienne avait subitement été coupée. La Suisse avait ensuite formellement protesté auprès du gouvernement tunisien.

tunisie source www.tunezine.com