Violences graves contre les avocats, en réponse à leurs revendications dindépendance
Conseil National pour les Libertés enTunisie
Tunis le 11 Mai 2006
Violences graves contre les avocats, en réponse à leurs revendications d’indépendance
Ce matin 11 mai 2006, des agents de la police politique ont violemment agressé plusieurs avocats devant
Me Ayachi hammami a perdu connaissance sous la violence des coups qu’il a reçu et les agents de police ont empêché les secours d’arriver en bloquant les deux accès de la rue. Me Raouf Ayadi et Me Abderrazak Kilani, membre du Conseil de l’Ordre des avocats ont été blessés et leurs vêtements ont été déchirés. Ils ont pu finalement être hospitalisés.
Ce n’est qu’au bout d’une heure que les SAMU (services d’urgence) ont été autorisés à accéder au site. Ces avocats ont été pris à partie dans le cadre d’un sit-in indéterminé organisé dans leur local, décidé en signe de protestation contre les multiples attaques qui ont ciblé ces derniers jours le corps des avocats.
Ce dernier conflit a éclaté à propos d’un projet de loi portant création d’un Institut de formation des avocats qui devait être préparé dans le cadre d’une commission mixte associant le Conseil de l’ordre des Avocats (COA) et le ministère de
Le COA tient à ce qu'il soit un établissement public présidé par un conseil d'administration formé à majorité par des avocats alors que le ministère tient à ce qu'il soit sous la tutelle exclusive du ministère de
Face à cette attitude pour le moins cavalière, le COA a convoqué le 9 mai au matin une Conférence des Sections qui a décidé l’envoi d’une délégation au Parlement en vue de sensibiliser les députés sur leurs propositions et l’envoi d’une lettre de protestation au ministre de
Le Conseil de l’ordre a alors décidé le jour même d’organiser un sit-in dans la maison du Barreau en signe de protestation et de lancer un mouvement de protestation (mobilisation dans toutes les Cours d'Appel du Pays ; journée de protestation nationale au Palais de Justice de Tunis le 23/05/2006 ; Boycott des Commissions d'office et de l'aide juridictionnelle ; plaintes au nom des avocats victimes d'agressions policières).
Le Palais de justice est depuis ce jour encerclé jour et nuit par la police politique et les représentants de la société civile, venus porter leur appui aux avocats, interdits d’accéder à la maison du barreau.
Le CNLT
· Dénonce avec la plus grande vigueur ces attaques répétées contre le barreau, l’usage de la violence et l’atteinte à l’intégrité physique des avocats.
· Salue le combat des avocats pour leur autonomie et pour l’indépendance de
· S’élève contre cette dégradation continue de l’Etat de droit et relève qu’au moment même où le gouvernement tunisien s’engage devant la communauté internationale à renforcer l’Etat de droit pour pouvoir se faire élire au Conseil des droits de l’homme, il piétine ses engagements et applique la loi de la jungle.
· Appelle l’UE à faire respecter les engagements qu’elle a signés avec
· Appelle à une campagne de solidarité internationale avec le corps des avocats tunisiens.
Pour le Conseil
La porte-parole