Le Canard enchaîné

Publié le par kurt cobain

90e année, N° 4439, du 23 novembre 2005


CELA fait près de dix-huit mois que le parquet de Starsbourg garde dans les tiroirs un dossier d'instruction sur une affaire de tortures dont a été victime, en Tunisie, une personne réfugiée depuis en France.

Les faits remontent à octobre 1996: Zouleka H., épouse d'un Tunisien déjà réfugié politique en France, est alors arrêtée et conduite au commissariat de Jendouba. Elle y subit le supplice du "poulet rôti": suspendue, nue, à une barre horizontale par les poignets et les chevilles, elle est frappée à coups de bâton, notament par le commissaire Khaled Ben Saïd. Un an plus tard, Zouleka émigre en France, et, par la suite, apprend que ce sympathique Ben Saïd a été promu vice-consul de Tunisie à Stasbourg. Elle dépose plainte en mai 2001 contre lui et ses supérieurs - y compris le président Ben Ali - devant la justice française.

C'est alors qu'un commissaire de la brigade criminelle de Stasbourg, Philippe Dassonville, commet une étrange bourde: le 2 novembre 2001, il prévient poliment par téléphone Khaled Ben Saïd de la plainte déposée contre lui et de la convocation qui s'ensuit. Le vice-consul prend fissa la poudre d'escampette.

Le juge d'instruction Jean-Louis Jacob ne se dégonfle pas et, en février 2002, lance un mandat d'arrêt international puis, en juillet 2003, une commission rogatoire. En janvier 2004, l'avocat de la plaignante, Me Plouvier, écrit même à Chirac afin d'activer l'enquête en Tunisie. Tout cela pour rien.

Sans retour de sa commission rogatoire, le juge clôt l'instruction le 21 juin 2004. Et, depuis, le parquet roupille.

D.F.

Source: Le Canard enchaîné, page 4

tunisi source www.tunezine.com

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