Atmosphère délétère au palais de Carthage…

Publié le par kurt cobain

 Correspondance de Tunis (*)

 

 

 

II- Le dauphin est choisi et s’installe…

 

 

 

Le clan Trabelsi-Materi qui fait la loi dans le pays a définitivement choisi le successeur de Ben Ali. Ce sera Abdelaziz Ben Dhia. Il est l’otage du clan dont il est devenu partie intégrante. Avec les membres du clan et sur leurs instructions (de Leila et de Belhassen principalement) il a investi et occupé tous les centres névralgiques des institutions politiques, financières et sécuritaires. Et avec le retour de Mohamed Ali Ganzoui à la tête de la Sécurité de l’Etat avec le titre de Secrétaire d’Etat (en fait le ministre actuel, le pâle et insignifiant Haj Kacem, jouera le rôle de figurant) l’édifice est parachevé et le plan ficelé. Ganzoui ayant été un des plus importants architectes, sinon le plus important, de la mafiocratie qui gère le pays. Désormais, rien ne peut échapper à ce clan sur aucun plan.

 

 

 

Abdelaziz Ben Dhia a manœuvré, il faut le reconnaître, avec beaucoup de doigté, de persévérance et d’efficacité. En 2004, il choisit un à un les députés du RCD et ceux des partis décoratifs. En 2005, c’est encore lui qui concocte la composition de la chambre des conseillers en tenant compte des préférences de Zine et en les anticipant. Il aura l’habilité d’y enterrer certains parmi les caciques du régime qui pourraient le gêner, tels les Hédi Baccouche, Habib Ammar et surtout Abdallah Kallel qu’il ligota en l’intronisant président de la dite chambre. Les autres sept-novembristes historiques (Naffati, Chaouch, Zouari etc…) sont évacués dans des fonctions techniques sans aucune emprise sur les mécanismes de la décision.

 

 

 

 Au gouvernement, c’est une entrée massive de cadres originaires du sahel et dévoués à sa personne qu’il favorise : Korbi, Hadhri, Tekari entre autres…Et, pour le RCD,  c’est un de ses obligés les plus sûrs, sahélien aussi, Hédi M’henni, qu’il impose  dans la fonction sensible de Secrétaire Général. Quant au bureau politique, il y est mathématiquement majoritaire et politiquement dominant. Outre le fait que quatre sur les sept membres sont sahéliens, il s’est arrangé pour qu’il n’y ait aucun prétendant sérieux à la candidature présidentielle en cas de vacance du pouvoir autre que lui. Hamed Karoui est « out » pour limite d’âge, Fouad M’bazaa et Abdallah Kallel en sont constitutionnellement empêchés et Mohamed Ghannouchi a depuis fort longtemps exprimé son désir de terminer sa carrière sous d’autres cieux. Si, aujourd’hui, la vacance du pouvoir est constatée, le bureau politique du RCD désignera sans coup férir Ben Dhia, comme candidat du RCD aux élections présidentielles anticipées qui seront organisées dans l’espace de temps de quarante jours que la constitution prévoit.

 

 

 

Quid de Abdelwahab Abdallah ? Pendant longtemps, il a paru jouer les premiers sinon le premier rôle. En fait sa nomination aux Affaires Etrangères est une expulsion pure et simple du palais de Carthage où il y a perdu jusqu’à la confiante proximité de Leila. Celle-ci, ayant eu vent des calomnies que Abdelwahab proférait contre elle et les siens auprès de son mari, ordonna une expédition punitive. Son frère Imed se chargera, à titre de premier avertissement, d’aller détruire la voiture de Mme Abdelwahab Abdallah stationnée devant sa maison et de la traiter publiquement de « pute…»…. Ce qu’elle n’est pas en vérité.

 

 

 

La voie est désormais libre devant Ben Dhia. Plus personne ne le gêne, ni à l’horizon, ni à ses cotés, ni à ses trousses. Il poussera le machiavélisme jusqu’à imaginer et faire passer dans la fiévreuse précipitation que l’on sait la fameuse loi du 27 septembre 2005 octroyant à Leila et à ses enfants les exorbitants privilèges que l’on sait en cas d’empêchement de Zine d’exercer le pouvoir. Le plan est presque parfait.

 

 

 

Et Zine ? Que devient-il, le pauvre dans tout cela ? En même temps qu’on lui prépare, mine de rien, un linceul, Ben Dhia et les membres du clan à la tête duquel officie Leila, sont aux petits soins. Ils lui passent ses crises, ses sautes d’humeur, précèdent ses désirs, aiguisent ses haines contre tous ceux dont ils veulent avoir la peau, l’isolent de ceux dont ils redoutent les influences, de telle sorte que, durant les quelques heures par jour de répit que lui laisse l’intensif traitement hormonal qu’il subit et au cours desquels il a l’impression d’être le « Président », il ne fait pas autre chose qu’exécuter, à son insu, les plans de son successeur… Abelaziz Ben Dhia.

 

 

 

Et, en attendant le jour J, le pillage des richesses du pays continue, s’accélère et s’intensifie…

 

 

 

 

 

Demain : Le pillage s’intensifie…

 

 

 

 

 

(*) L’équipe de « tunisnews » a reçu les précisions nécessaires quant à l’identité des auteurs de ces importantes correspondances qui nous parviennent de Tunis.

tunisie source www.tunisnews.net

Publié dans tunisie

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