LES GOUVERNEMENTS ARABES CHERCHENT À MUSELER LA DISSIDENCE SUR INTERNET

Publié le par kurt cobain


À travers tout le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, l'Internet se répand rapidement comme moyen d'accès à l'information, pour échanger des idées et exprimer son opinion, en particulier dans les pays où la presse est contrôlée étroitement par les gouvernements. Mais ces derniers agissent pour arrêter l'expansion des idées et des opinions en bloquant les sites web et en jetant en prison les usagers de l'Internet, selon ce que constate un nouveau rapport de Human Rights Watch.

Le rapport « False Freedom: Online Censorship in the Middle East and North Africa » [Fausse liberté : Censure en ligne au Moyen-Orient et en Afrique du Nord] documente la censure en ligne en Tunisie, en Iran, en Syrie et en Égypte. Il conclut que les gouvernements de ces pays poursuivent sur l'Internet des politiques contradictoires.

D'un côté, ils accueillent chaleureusement les technologies de l'Internet afin de se brancher sur l'économie mondiale. De l'autre, ils continuent de maintenir un monopole bien ancré sur le flux de l'information.

En Tunisie, dit Human Rights Watch, le gouvernement détient des personnes qui utilisent l'Internet pour critiquer les autorités et il bloque des sites web qui documentent les violations des droits de la personne dans le pays.

En Iran, où la presse réformatrice est virtuellement éteinte, la grande Toile est devenue le principal outil du pays pour échanger des informations politiques et des idées. On compte à l'heure actuelle quelque 7 millions d'usagers de l'Internet en Iran, fait remarquer Human Rights Watch. En réponse, le gouvernement emprisonne des dizaines de rédacteurs en ligne, de blogueurs et d'administrateurs de sites web.

En Égypte, des militants de la société civile et des blogueurs utilisent l'Internet, le courriel et les messages textes pour faire connaître les violations des droits de la personne, organiser des activités de protestation et coordonner les slogans à scander lors des manifestations.

Selon une estimation, on comptait en septembre 2005 quelque 390 blogues égyptiens. Les autorités censurent plusieurs sites web et emprisonnent des gens à cause de leurs activités en ligne. On a la preuve en outre que le gouvernement surveille les communications en ligne sans avoir obtenu au préalable de mandats de perquisition.

En Syrie, les autorités ont recours aux lois sur l'état d'urgence pour censurer les informations et la correspondance en ligne. Le gouvernement restreint l'emploi d'outils électroniques de base, qui permettent aux gens d'envoyer des courriels et de construire des sites web. Les forces de sécurité détiennent au secret et torturent des rédacteurs en ligne rien que pour avoir fait des reportages que le gouvernement ne voulait pas rendres publics.

Le rapport de Human Rights Watch a été publié pendant le Sommet mondial sur la société de l'information (SMSI) la semaine dernière en Tunisie, où les organisations de défense des droits de la personne ont pu sauter sur l'occasion pour concentrer l'attention internationale sur la censure et les autres violations commises dans le pays hôte (voir à : http://campaigns.ifex.org/tmg).

TUNISIE source http://www.ifex.org/fr/content/view/full/70756/

Publié dans tunisie

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