UN AGENDA POUR LA TUNISIE-Liberté Chérie

Publié le par kurt cobain

UN AGENDA POUR LA TUNISIE

Liberté Chérie


A chacun son agenda

Qu’importe ce qui se trame dans les coulisses, ce qui importe c’est l’agenda que l’opposition doit mettre en place dans la perspective de rendre le pays à son peuple et l’arracher de la main d’un gang de hors la loi qui ont fait main basse sur la Tunisie.

On pourrait même dire que c’est « de bonne guerre » que des clans jouissant de tous les privilèges tentent de les préserver quel qu’en soit le prix. Ils savent que leur survie est intrinsèquement liée au pouvoir et point de pouvoir point de leur existence en tant que telle.

Il me semble que nous devrions pas suivre le feuilleton de la succession comme des spectateurs fatalistes qui regardent et comptent les points, c’est de notre pays qu’il s’agit et de son avenir. Il ne faut pas demander aux charognards de lâcher la seule proie dont ils disposent mais il faut demander aux Tunisiens d’être dignes de leur histoire et de leur appartenance à une nation vieille de plusieurs siècles. Il ne faut pas en vouloir à des affamés de vouloir manger aussi bien le repas que la table et les chaises, il faudrait plutôt que nous les empêchons de le faire en faisant valoir nos droits de citoyen, non pas au festin, mais le devoir d’éviter à des générations entières de mourir de faim.

Cette perspective cauchemardesque de voir le pouvoir transférer de la main d’un despote aux mains de médiocres ignares peut être utilisé par le régime comme un faire valoir et ainsi pour éviter ce cauchemar on viendrait à regretter le régime actuel. Ce fut le cas à l’époque de Bourguiba ou du moins au début de coup d’Etat et voilà qu’ils tentent de remettre le même scénario en place.

On peut même aller plus loin, on ne peut pas reprocher à Leila Ben Ali de nourrir des ambitions alors qu’elle a vécu au sein du pouvoir et mesure à quel point il est facile pour des gens incompétents de passer pour des lumières et à quel point, et c’est là où le bas blesse, les Tunisiens sont dociles et se laisse faire.

Les questions qui s’imposent à nous tous sont d’une simplicité déconcertante, sommes nous encore digne d’être appelés Tunisiens ? Sommes nous encore à ranger dans la catégorie de citoyen ? Sommes nous encore à ranger dans la catégorie humaine ? Oui le propos est peut fort, mais il est à l’hauteur de l’enjeu historique qui se dessine devant nos yeux dans l’indifférence générale.

C’est une question d’agenda et de stratégie : Que les Trabelsis se mobilisent pour préserver leur hégémonie tout le monde le sait et nous devons en prendre acte, mais la question est de savoir ce que nous comptons faire face à un tel drame.

Nous savons que la machine de la propagande ne tardera pas à se lancer dans une compagne de mise en scène publique des nouveaux prétendants au trône, nous savons que les Bseiss et les Haddad ne tarderons pas « à nous fournir des explications plus savantes les unes que les autres sur l’alternance et ses subtilités en servant la soupe préférée des occidentaux sur la femme tunisienne et ses mérites et le degré de son évolution dans le monde arabe et même dans le monde tout court pour prétendre à la magistrature suprême comme couronnement d’une évolution démocratique sans relâche et ce depuis le 7 novembre. Ils sont même capables de nous parler d’une Eva Péron à la sauce tunisienne, etc ». Le scénario est des plus simples mais pour qu’il y ait comédie il faut y avoir un public et un bon public pour applaudir et en demander plus. Le peuple Tunisien sera-t-il encore une fois spectateur de son propre sacrifice ? Telle est la question. Pour éviter une telle tragédie funeste c’est l’agenda du peuple qu’il faudrait mettre en place et cet agenda peut être organisé autour du collectif démocratique à qui il faudrait faire confiance si on veut parvenir à un résultat probant. C’est bien pour ça qu’il va falloir se serrer les coudes, se présenter groupé et avec un seul est unique objectif : rendre au peuple sa dignité et ses droits. Laisser de côté les divergences et les petits intérêts. L’enjeu est colossal et mérite que l’on fasse des sacrifices tout en usant des moyens pacifiques.

L’opposition démocratique tunisienne a su montré au monde entier et principalement à la dictature, qu’elle est digne et quelle est civilisée et pacifique. Qu’est-ce qu’ils n’auraient pas dit et fait, les suppôts du régime si cette opposition était violente ? Le monde entier a vu que cette opposition a le sens de la responsabilité et l’amour de la patrie comme valeurs fondamentales maintenant il serait temps pour nous citoyens de leur faire confiance et de les épauler dans leur noble cause en laissant de côté les débats stériles et les questions polémiques. A l’opposition démocratique aussi d’établir un agenda clair avec des objectifs clairs en visant haut, très haut car le temps n’est plus aux petites mesurettes et au replâtrage. Nous voulons la DEMOCRATIE et l’alternance assez du « goûte à goûte » de poison, assez des théories sur la démocratie en paliers, assez de temps perdu pour un pays au bord de l’irréparable. C’est l’agenda de l’opposition qui doit dicter la marche à suivre et imposer le rythme au lieu de courir derrière les dernières nouvelles du Palais de Carthage et attendre le coup suivant. A l’image d’un jeu d’Echec il faut avoir un coup d’avance et que l’opposition soit une force active et non réactive. Que Leila et les autres se préparent c’est leur problème c’est même de « bonne guerre », mais que l’opposition monte d’un cran et impose sa cadence. Opposition ne veut pas dire tout simplement les personnalités politiques que l’on connaît et qui ont déjà consenti d’énormes sacrifices mais l’ensemble des forces vives de la nation et tous ceux qui ont encore le sens de la dignité et de l’honneur. Trêve de doute, le temps est à la confiance en nous-mêmes et à nos capacités de rebondir et faire fléchir le courant de l’histoire que d’aucuns veulent inéluctable. Tous ensemble autour du collectif démocratique pour sauver la Tunisie.

Liberté Chérie
tunisie source www.tunezine.com

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