Tunisie: la démocratie, seul remède contre l'extrémisme

Publié le par kurt cobain

Tunisie: la démocratie, seul remède contre l'extrémisme
, selon un ancien ministre
TUNIS

(AP) -- Apparue dans les années 80 sur la scène politique tunisienne, la question islamiste revient peu à peu sur le tapis surtout au niveau des formations de l'opposition où des alliances que d'aucuns qualifient de «contre-nature» s'opèrent entre ce mouvement dissous et l'extrême gauche. Le pouvoir, quant à lui, considère que ce dossier est «classé» depuis plus de 15 ans, lorsque le mouvement islamiste Ennahdha a été interdit et qu'un grand nombre de ses dirigeants et militants ont été condamnés à de lourdes peines sous l'accusation entre autres de «tentative de changer le régime par la force».

Pour les autorités, il n'est pas question désormais qu'un parti s'arroge le droit de parler de la religion dans un pays où l'islam est la religion d'Etat.
Toujours est-il que des voix s'élèvent pour prôner un débat public sur cette question, voire un dialogue avec les islamistes.
Ancien ministre à l'époque de Bourguiba, Béji Caïd Essebsi y est d'autant plus favorable qu'il estime que «cette menace islamiste a été correctement contenue et stoppée définitivement par les dirigeants actuels lorsque les choses étaient devenues un danger dans les années 90».
»Il est certain que le rempart réel contre tous les extrémistes d'où qu'ils viennent, pas uniquement les islamistes, c'est un pays démocratique, solidaire, qui assume ses responsabilités», soutient-il.
Caïd Essebsi qui a été successivement ministre de l'Intérieur, de la Défense et des Affaires étrangères, et président de l'assemblée nationale, a tenu à saluer la mémoire de ceux qui se sont sacrifiés pour l'indépendance de la Tunisie et n'ont pas eu la chance de vivre ce couronnement dont le 50e anniversaire sera célébré lundi.
»Le seul remède contre ces extrémistes, c'est la démocratie», a-t-il souligné lors d'un entretien avec l'Associated Press, en faisant valoir que c'est «l'absence de liberté et l'absence de démocratie qui favorise l'extrémisme».
Tout comme l'opposant Mohamed Charfi, il se dit favorable à un débat public sur la question. «Il faut accepter le dialogue, surtout avec ceux qui ne sont pas d'accord avec nous, dans la mesure où tout le monde accepte les règles du jeu, sinon cela devient un monologue», suggère-t-il.
Pour M. Charfi qui a été ministre de l'Education sous l'actuel président Zine El Abidine Ben Ali, le débat préconisé permettrait de «faire évoluer les mentalités, y compris en coinçant les islamistes, pour que les Tunisiens s'orientent vers un islamiste à l'Erdogan, non pas à la Ben Laden».
Selon lui, «une telle évolution ne peut se faire que par le débat, pas à travers les prisons», en allusion aux quelque 300 islamistes encore en détention dont il réclame la libération «pour pouvoir les combattre par la force des arguments».
Les autorités soutiennent que ces détenus ont été condamnés pour leur implication dans des «activités terroristes». AP
BB/cov/cr

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